L'Héritier

KRISYILL

-I-


Je suis Krisyill et je suis issue de moi-même
Je suis l’Origine
Père et Mère de toutes choses
Je suis le temps, je suis l’espace
Je ne suis ni bon, ni mauvais

JE SUIS

Je suis la création
Je suis l’éther
Je suis la pensée,
Je suis la destruction
Je suis le néant

JE SUIS

Je suis l’équilibre parfait
Je me suis forgée par ma propre volonté
Mes extrémités
Finement ciselées
Habilement affutées
Fendent l’espace que j’ai crée

Je me suffis à moi-même


Pourtant…

Un étrange sentiment dernièrement
M’étreint
Qu’est ce ?

Je suis pourtant maître de moi-même
Je me crée à volonté
La forme choisie
Symbolise la perfection
Rien n’est laissé au hasard
Je suis la maitrise

Et pourtant…
Un étrange sentiment dernièrement
M’étreint
Qu’est ce ?

Quelque chose nait de moi
Et cela m’échappe ?

Quelle étrange impression…




Ooo000ooO



KRISYILL

-II-


Ma lame se déchire
A chaque extrémité.
Il n’y a pas de son
Et pourtant j’hurle

Mes chaires sont broyées,
Mon métal fond.
Pour la première fois
L’éternité que j’ai crée,
Egraine son propre temps


…Et j’en suis prisonnier

J’ai mal…

Dans un fracas insupportable
Mon être craque,
Se disloque et se déboîte

Je souffre

Puis deux formes se dévoilent
Du prolongement de moi-même,
Telles les gouttes de mercure
Glissent doucement
L’une à droite
L’autre à gauche
Et se séparent de mon être

….la douleur s’estompe
Puis disparaît

Les deux formes rondes,
Entament simultanément
La même danse étrange
D’une beauté hypnotisante,
Se lovent, s’étirent
Et soudain
S’immobilisent

Leurs noms s’impriment en moi
Comme une évidence
Mes filles
Stormbringer et Excalibur


Ooo000ooO


KRISYILL

-III-

Ce que j’ai crée se modifie
M’échappe, se dérobe.
Les espaces temps se forment.
Mes filles
Engendrent d’autres plans,
D’autres temps,
D’autres mondes.
Elles enfantent des êtres
Aux formes étranges.

J’ai faim…

Ces créatures m’attirent
M’obsèdent.

Je suis en manque…

Mais de quoi ?


Ooo000ooO



KRISYILL

-IV-


L’éternité que j’ai générée,
Commence à me peser.
Les mondes, les êtres
Prolifèrent.

Ma progéniture en se séparant de mon être
A accomplie sa propre destinée.
Moi, qui représentais l’équilibre de toutes choses
Je suis désormais, chancelant,
Perturbé.
Je suis pris de vertige
Des âmes m’appellent.

Je ne peux plus résister

J’ai faim !


Ooo000ooO


KRISYILL

-V-


J’erre sur tous les plans,
Et, dans chaque plan,
J’explore les innombrables mondes.
Une force irrésistible
Me pousse à me rapprocher
Des êtres issus de ma progéniture.

Je sens en eux les émanations de mes filles.
Les rejetons d’Excalibur,
Portent en eux
Des effluves de chaleur agréable,
Des souvenirs de quêtes justes et nobles,
La stratégie, la force.

Ceux de Stormbringer
Diffusent des sensations sournoises,
Les images évoquent
Les massacres, la trahison,
Les manœuvres, la stratégie, la force.

Je les veux !

J’ai besoin d’eux…

TOUS !


Ooo000ooO


KRISYILL

-VI-

Ces petits êtres parfois insignifiants
Me nourrissent, me comblent, m’apaisent.
Je me repais de leur substance
Aspirant leurs âmes
Intégrant parfois leurs corps
A la matière dont je me suis fait.

Nous ne faisons qu’un
Et cela m’est agréable…

L’équilibre de l’univers
En tire ses bienfaits

Je n’étais ni bon, ni mauvais,
Désormais je suis incomplet.

L’absorption de ces créatures
N’a que d’effets fugaces.
La stabilité de ce que j’ai conçu
M’aliène à poursuivre
Ce destin vorace.

Pourtant…


Ooo000ooO


KRISYILL

-VI-

Mon périple a croisé
Quelques belles destinées.
Des êtres hors normes
M’ont particulièrement touché.
Ils restent en ma chair
Et redevienne MOI.

Leur présence adoucie
Désormais, ma gloutonnerie.
Ceux-là, je n’en connais pas la raison,
Une fois absorbés
Restent en moi à jamais.

Je perçois leurs pensées
Ils font parti intégrante de mon entité
Et je suis devenu pluriel.

Ils ont été mes porteurs
Et ont bénéficié
Des expériences mêlées
De Guerdrull, Byrmath, Arthur, Erotipe,
Partana, Mericoulio, Elric et tant d’autres

Kalash, mon dernier porteur
M’épaula sans mesure
Me servant avec ardeur
Consumant sa flamme de vie
Par pure loyauté
Et avec excès.

Il connaît mon nom
Mais ne m’appelle jamais ainsi
Pour lui, rien de plus beau
Pour rimer avec Kalash
Que de m’apostropher
Sous le doux nom de
LA HACHE


Ooo000ooO


KRISYILL

-VII-

Mon ravissement
Est à son comble !
Nul besoin de parcourir
Le plurivers
Car ici sur le 4ème Plan
Dans le 8ème monde
L’héritier porteur
Est déjà à la tache.